Mercredi 13 juin 2001.
07 h 00. Le vent faiblit au point de ne plus gonfler le
spi alors je le ramène. Puis il reprend Nord-ouest. Ca, ce n'est
pas commun dans le coin. Ca me permet de bien remonter en crabe
contre le courant. Arrivé à 6 miles de Palm Beach Inlet, le vent
tombe complètement. Le Volvo reprend du service. Devant cette eau
plate, Thérèse suggère de mettre une ligne à l'eau. Maintenant,
je possède de bons leurres et du bas de ligne en acier. Je monte
tout ça et envoie le tout par-dessus bord. On verra si les conseils
et matériel de l'ancien rencontré à Frozen Cay Bahamas, se révèleront
efficaces. Je n'y crois guère et pourtant, à peine 15 minutes après
l'avoir mise en place, la ligne me prend une daurade coryphène de
petite taille (60 cm !!) ma première prise à la traîne. Elle me
surprend par la beauté de ses couleurs. Je ne savais que ce poisson,
pourtant si banal à en croire les récits de navigations transatlantiques,
étaient à vrai dire magnifique voir splendide. Je la prépare comme
Thérèse me le demande. Je la coupe en tranches transversales (darnes).
Thérèse la prépare pour midi et pour ce soir avec une sauce au vin
blanc. Après ce somptueux déjeuner, nous arrivons devant Inlet.
Comme je connais bien cet endroit, je ne me laisse pas prendre par
le fort courant qui nous oblige à pointer le nez du bateau dans
une direction apparemment fausse.
L'illusion est saisissante mais le GPS confirme que nous sommes
sur la bonne trajectoire.
15 h 00. Voilà, nous y sommes enfin dans ce fameux Inlet.
Au loin j'aperçois un bateau aux couleurs familières. A son cul
se dandine une annexe rigide, une petite coquille d'œuf qui me rappelle
étrangement le bateau de Jean-Paul et Sophie " Seconde Life ". Il
s'agit bien du voilier de mes amis. Nous sommes heureux de les voir
ici. Je siffle et Jean-Paul apparaît tout surpris de nous revoir.
J'effectue la manœuvre de mouillage à la voile et prend rendez-vous
avec eux pour dîner sur Winnibelle. Il y a assez de daurade pour
4. Elle est tombée à pic celle-là !
Nous reconfigurons le bateau pour les mouillages et allons à terre
pour jeter les poubelles et acheter de la glace.
Tout est privé et personne ne nous autorise à mettre pieds à terre.
Finalement je rencontre un peu de compréhension de la part d'un
dock master qui, malgré l'interdiction, nous permet d'aller faire
nos courses. De retour à bord, nous passons une superbe soirée à
nous raconter toutes nos aventures respectives. Eux sont passés
par Saint-Domingue en République Dominicaine. Second life s'est
englué dans une mini marée noire dégueulasse là-bas, etc. C'est
la joie de se retrouver qui nous anime tous ce soir.
00 h 30. Dodo. |
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Jeudi 14 juin 2001.
Contact avec Phill à Cracker Boy. J'appelle Marc pour lui donner
des nouvelles, tout va bien. Nous invitons Phill à venir manger
au bateau vendredi soir. Nous passons pas mal de temps avec Jean-Paul
et Sophie. Phill a fait beaucoup pour eux. C'est une sorte de bienfaiteur
pour nous. Jean-Paul et Sophie nous racontent leurs déboires pour
tenter d'acheter un Motor-Home qu'un employé de Phill vend. L'assurance
leur pose quelques problèmes mais cela semble se résoudre. Ils doivent
l'avoir demain soir car l'engin se trouve chez un mécano pour la
réfection totale des freins arrière. Demain, Second Life sortira
de l'eau pour effectuer un séjour de 6 mois à terre. Le temps pour
ses propriétaires de découvrir l'Amérique avec leur Motor-Home de
1973. |
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Vendredi 15 juin 2001.
Nous allons à Cracker Boy avec Second Life, l'annexe de Winnibelle
est au cul du bateau de Jean-Paul et Sophie. Le traveller-lift est
au rendez-vous à 9 h tapante, sauf qu'une durite du circuit de refroidissement
pète. Nous sommes obligés d'attendre ½ heure, le temps de réparer.
Et le voilà hors de l'eau sur son berceau. Je lui conseille de le
tançonner un peu mieux au niveau du liston comme Papa avec Tarenne.
Les cyclones sont méchants dans le coin ! Nous allons faire quelques
courses et vers 16 h 30 nous découvrons le Motor-Home de Jean-Paul
et Sophie. Il est pas mal vu son âge. Un bon coup de nettoyage et
ça repart. Phill nous aide à porter les vêtements que nous venons
de laver à la Landry du coin. Puis nous embarquons tous les 3 vers
Winnibelle.
J'ai oublié de mentionner le passage ce matin que nous avons effectué
à l'immigration !! Hier c'était la douane. Super. Aujourd'hui l'immigration.
Nous nous sommes trouvés nez à nez avec une fouine emmerdeuse, un
petit homme ravi de chercher les poux pour un peu de jouissance
!!
Evidemment je n'étais pas tout à fait en règle (pour changer). Je
n'avais effectué aucune clearance pour sortir de Sainte-Croix ni
pour ré-entrer à Saint-Martin pour aller chercher Thérèse, ni pour
sortir de Saint-Martin (13 dollars), ni pour entrer aux British
Virgin Islands pour les Bath, ni pour sortir des British Virgin
Islands, ni pour entrer aux US Virgin Islands. Pour finir, je n'ai
effectué que ma clearance de sortie à Saint-Thomas. Donc notre petite
fouine se demandait d'où pouvait bien débarquer la grande asiatique
qui le dominait d'au moins une tête en face de lui. Moi j'ai bien
entendu joué au couillon moyen de chez blaireau.com et pour finir
nous lui avons laissé savourer sa petite victoire.
Conclusion, nous sommes en règle maintenant. De plus nous avons
un cruising permit pour l'ensemble des USA et pour 1 an.
Bref nous voilà seuls avec Phill qui apprécie le superbe dîner chinois
préparé par Thérèse dans une cuisine où règnent les feux
de l'enfer vue la chaleur !
Phill préfère manger dehors après une brève incursion dans la cabine
d'où il est ressorti rouge et à moitié suffoquant.
La soirée se déroule en discussions intéressantes. Pour des marins
! |
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Samedi 16 juin 2001.
Nous avons rendez-vous avec Franck Rodriguez à Cracker Boy. Nous
passons la soirée avec sa petite famille, Katleen, Franck, Dylan
et le dernier-né Riley. Le chat que nous avons emmené avec nous
apprécie moyennement le changement d'environnement. Nous passons
la nuit chez eux.
Cela fait 6 mois que je n'avais pas dormi dans un lit terrien !!
Dans la chambre il y a une télé (of course) et Thérèse ouvre des
yeux grands comme des soucoupes devant l'étalage monstrueux de la
pure connerie humaine. Il s'agit d'un show télé dont le sujet tourne
autour des amours bizarres. Il y a là un couple de blancs gros à
souhait qui aiment se dégueuler dessus etc, pas besoin d'en rajouter
!! |
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Dimanche 17 juin 2001.
Franck nous ramène au bateau où nous discutons encore un peu. Puis
il rencontre Phill qui se trouve à couple de nous. Nous partons
nous mettre au mouillage et Phill nous récupère avec Caroline (son
bateau). Nous passons le début de l'après-midi en mer avec lui et
une de ses amies. Sympa !
Son bateau marche décidément très bien. De retour au port, il effectue
une manœuvre d'appontage au dock de fuel à la voile !!
Puis nous repartons sur Winnibelle. Aujourd'hui c'est father's day
aux USA. |
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Lundi 18 juin 2001.
Phill est invité au restaurant avec Jean-Paul, Sophie, Thérèse et
moi. On mange bien dans le seul restaurant, nous avoue Phill, qu'il
ose proposer à des français. De retour au chantier, il nous prête
sa voiture pour nous permettre de faire des courses car nous partons
le lendemain. J'emmène tout le monde voir les gigantesques Mall
américains mais l'heure tourne et il faut rentrer. Nous retrouvons
Phill, avec lequel nous étions convenu de boire le champagne à 5
h, mais il est stressé, son ex est malade et lui demande d'aller
la chercher mais pas de voiture d'où le stress. Enfin ce n'est pas
très grave, Thérèse et moi dînons avec des pâtes pas très fameuses
chez Jean-Paul et Sophie. Nous nous entendons très bien. Jean-Paul
possède un humour de pince-sans-rire très rigolo. De retour sur
Winnibelle, Minou nous fait la fête à sa manière, tout en feutre
et en douceur ! Puis dodo. |
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Mardi 19 juin 2001.
Nous allons à terre relativement tôt pour acheter la petite
radio qui reçoit la bande de fréquence VHF sur laquelle émet le
service météo américain. Ma VHF ne possède pas ces canaux. Ca coûte
35 dollars, mais ça vaut la peine de s'en doter. De plus elle est
capable de recevoir jusqu'à une distance de plus de 30 miles.
De retour à Cracker Boy, avec la radio, de la glace et quelques
vivres supplémentaires, nous disons au revoir à Jean-Paul et à Sophie
(Ils nous manqueront) et nous décidons de tenter de régler la question
du billet retour pour Thérèse. C'est fait en une ½ heure. Nouvelles
Frontières possède des tarifs imbattables vu la saison. 314 dollars
un aller alors qu'on ne nous en proposait pas moins de 615 chez
les américains !! De retour sur Winnibelle, je plie tout, rentre
ma route et confirme la météo. Pas de problèmes, nous aurons du
vent d'Est modéré. En fait c'est du Nord-est qui s'installe et me
voilà obligé de tirer des bords. De plus le vent est très instable
et change en permanence. La nuit s'effectue calmement entre les
manœuvres. |
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Mercredi 20 juin 2001.
Alors là on se paie les 4 saisons dans le pif évidemment. Des calmes,
des grains violents avec des trombes d'eau et des éclairs qui me
pétrifient de peur ! Pour finir c'est toujours en plein dans le
pif. Vers 17 h 30 nous décidons d'aller vers Sainte Augustine pour
attendre des vents plus cléments. J'avance dans l'Ouest Sud-ouest
pour remonter Nord-ouest tellement ce courant est fort.
Puis vers 20 h, le vent tombe complètement. Je transvase un bidon
de gas-oil pour être sûr de ne pas en manquer.
Thérèse a été malade toute la journée. Malgré son état, j'ai eu
droit à 2 repas super bons avec une salade et une blanquette de
dinde au vin blanc et œufs durs le soir. Un régal ! Aujourd'hui
j'ai pris un coup de colère en voyant ma saloperie de lampe à pétrole
fuir sur les mousses du carré. Elle a suivi une trajectoire elliptique
qui l'a amenée directement sur la surface de l'Océan. Là, elle s'est
inclinée cul par-dessus tête et son sort ne m'a plus intéressé.
21 h 50. Tout le monde dort sauf le Volvo et moi. Je veille
pour ne pas me laisser emporter par le courant, Sainte Augustine
est la plus vieille ville des USA autant ne pas en rater l'entrée
!
06 h 50. Une petite brise semble vouloir montrer le bout
de son souffle. J'en profite pour stopper la mécanique. C'est calme.
J'ai effectué mes tranches de 27 à 28 minutes. Comme je suis fatigué,
je n'éprouve aucune difficulté à me reposer de cette manière. Le
rythme est pris et je me sens en pleine forme. |
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Jeudi 21 juin 2001.
Le vent est orienté plein ouest et après une tentative à la voile
durant laquelle je me suis traîné hors cap pendant toute la matinée,
je renvoie le Volvo. Le vent est nul. La mer est plate et un groupe
de 4 dauphins mouchetés est venu nous rendre visite. Le chat est
toujours aussi peu sociable, il vient de foutre sa gamelle en l'air
!! Il a tendance à vouloir sauter dedans quand on la lui présente
cet idiot ! Je repense à notre séjour à Palm Beach et en particulier
à la gentillesse de Phill Chubert. Durant notre séjour il m'a offert
une pompe pour gonfler l'annexe. Quand il m'a vu le cul en l'air
à souffler de l'air à la force de poumons dans une annexe autrement
plus difficile à gonfler qu'un matelas de plage, je l'ai vu revenir
avec une pompe certes déjà bien utilisée, mais qui après quelques
modifications se mit à bien fonctionner. Pareil pour mes écoutes
de génois. Elles sont tellement brûlées par les UV qu'il m'a donné
une écoute en kevlar quasi neuve. Génial. Il me manquait un ensemble
de cartes (charts book and chart kit) pour la navigation dans le
Nord il m'en a donné un. Pour lui le 27ème parallèle est suffisant
il n'ira pas au-delà vers le Nord !! Il a été tellement formidable.
12 h 15. Encore 15 miles avant Sainte Augustine. Mer toujours
d'huile. Quelques bateaux de pêche commencent à apparaître. La faune
marine est ici très dense. Je vois des dauphins, une grosse tortue
marron et une autre absolument énorme de couleur noire. Elle plonge
un peu avant mon passage. Je suis des bateaux à moteur à la jumelle
pour bien comprendre le tracé du chenal en zigzag. Puis nous mouillons
finalement devant le Bridge of Lions. A peine une ½ heure après,
j'aperçois un homme élancé vêtu d'une combinaison de plongée sur
un bateau léger tout en longueur. Je crois reconnaître Nassti. C'est
lui en effet. La rencontre à quelque chose d'irréel, cinq années
après notre dernière entrevue.
" Are you who I think you are ? " lui demandais-je en guise de retrouvailles.
Il est toujours aussi dynamique et plein d'énergie. Il nous donne
rendez-vous au bar d'en face, rendez-vous qu'il n'honorera pas et
qui nous fait dépenser 25 dollars en boisson et chicken. Ma foi
c'est la vie. La ville est très sympa et nous nous régalons à la
découvrir. |
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Vendredi 22 juin 2001.
Captain Nassti (Robert Smith) donne des leçons de voile à un couple
inexpérimenté. Il passe tout près de Winnibelle au mouillage. Il
nous appellera plus tard pour décider d'un autre rendez-vous. Thérèse
et moi nous rendons à terre où nous découvrons l'ancienne petite
ville espagnole.
12 h 00. Retour au bateau pour manger et ensuite nous nous
rendons au magasin Eckerd, une sorte de super droguerie pharmacie
pour y faire développer des photos. Là nous recevons un coup de
fil de Nassti pour un rendez-vous au même bar. Cette fois-ci il
vient nous chercher en voiture là où nous nous trouvons. Il semble
devoir tenir compte de sa compagne du moment car elle décline notre
invitation à venir à bord et lui … aussi !! Dommage, j'aurai aimé
parler plus intimement avec cet homme hors du commun.
En lieu et place nous échangeons quelques banalités, perturbés par
quelques unes de ses connaissances désireuses de présenter leurs
histoires personnelles.
Nous revenons au bateau mais la météo annonce des grains violents
et nous oblige à rester encore une journée. |
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Samedi 23 juin 2001.
Nous partons à la conquête du cinéma local. Nous voulons voir un
film, histoire de renouer avec ce genre de distraction. Pour moi,
cela fait six mois que je n'ai pas mis les pieds dans une salle
de cinéma, mais nous n'y sommes pas encore. Il nous faut parcourir
4 miles à pieds soit 6,4 Km pour y arriver. En chemin, je rencontre
un alcoolique bourré aux dents pourries et aux propos incohérents
qui nous indique tout de même le chemin de " Sailor's Exchange "
c'est sur notre route. Nous décidons de nous y rendre. Là je rentre
dans le paradis du marin fauché. J'y trouve le chart kit qui me
manquait pour aller à Boston (7 dollars US) c'était 43 dollars US
pour un truc d'occasion à Palm Beach et 119 dollars neuf. J'exulte
! Ensuite je trouve un drapeau de courtoisie américain pas trop
usé pour 2 dollars, ensuite je poursuis sur ma lancée et décide
d'acheter du gros câble de batterie et des serre câbles car la zone
est infestée d'orages très électriques le soir. Le tout me coûte
5 dollars !!! Là je suis particulièrement heureux. J'y reviendrais.
De retour sur le chemin du cinéma, nous nous arrêtons à Sears pour
quelques emplettes. Dehors un gros orage frappe Sainte Augustine
de sa grosse pluie et ses coups de tonnerre assourdissants. Je suis
heureux de ne pas me trouver en mer ! Une femme charmante qui s'appelle
Judith, nous demande si nous sommes étrangers, et se propose de
nous accompagner au Mall où se trouve le cinoche. Sympa la petite
dame. Nous la remercions à profusion et nous installons pour regarder
Pearl Harbor version 2001. L'attaque a eu lieu le 7 décembre 1941.
Des américains ont été totalement pris par surprise. 3 000 hommes
y ont laissé leur vie, en vrac, au milieu de tonnes de métal fondu
et coulé par les fonds. Un vrai massacre et un bon film malgré une
histoire de romance semi dramatique obligatoire pour qu'un américain
type vienne regarder un film à caractère historique.
Encore 6,5 Km et nous rentrons au bateau pour une soirée tranquille.
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Dimanche 24 juin 2001.
Je prépare le bateau en vue d'un décollage dans l'après-midi. Je
transvase le reste de mes bidons de gas-oil de manière à consommer
mon vieux carburant et à remplir mes bidons de gas-oil frais.
Ce faisant, je demande à Thérèse d'ouvrir le petit robinet du tuyau
témoin de niveau. Mais hasard ! Ce n'est pas une tâche qui la passionne
et de plus elle prépare une pizza !!
Alors elle y va en grognant ce qui à le don de m'irriter car quand
le carburant est entrain de siphonner dans le réservoir il faut
se remuer le cul et pas rechigner sur une demande. Car tout de même,
je ne lui demande pas grand chose en terme de navigation et de fonctionnement
du bateau !!
Comme elle ne comprend pas bien la manœuvre, j'y vais et ma casquette
glisse de ma tête et tombe sur le visage de Thérèse, le tranchant
de la casquette net sur l'arête de son nez. Moi ça ne m'aurait rien
fait, mais Thérèse se retrouve avec une belle marque rouge là où
les vaisseaux sanguins ont éclatés. Décidément même la simple chute
d'une casquette peut lui faire mal à cette petite. C'est du délire
tellement elle est fragile. En prime elle saute sur ses grands chevaux
et lance son agressivité en vaines représailles vengeresses car
de délit, il n'en n'est point ! C'est seulement une casquette qui
a eu le malheur de tomber au mauvais moment, au mauvais endroit,
et de la mauvaise manière. Bref elle est en colère et moi aussi.
Mais ça ne dure pas très longtemps ces conneries infantiles. Elle
aura quand même mal aux sinus pendant toute la nuit qui a suivie
l'impact !!
Vers 16 h tout est prêt et je passe le pont pour aller faire les
pleins d'eau, de gas-oil et de glace à la marina municipale. L'employé
me prévient que des orages sérieux vont éclater au Nord de Sainte
Augustine, exactement où nous serons dans une heure. Mais je décide
de partir quand même, d'autant que j'ai installé mes câbles qui
relieront maintenant 4 des haubans principaux à la mer.
17 h 30. Nous sortons de la baie de Sainte Augustine à la
voile et nous voilà en plein Océan. Je suis un peu inquiet, car
vers 18 h commence à apparaître à l'horizon nord une belle ligne
de nuages sombres. Ils seront sur nous vers 20 h. J'ai tellement
peur que je déconnecte tout, GPS, VHF, pilote et commutateur général
sur off. Je m'en prends plein la gueule jusqu'à 1 h du matin, et
là ça se calme et je redémarre le bateau y compris le Volvo car
le vent qui a atteint les 40 nœuds un peu avant est désormais nul
!
Le reste de la nuit se passe bien au moteur et au rythme de mes
tranches de sommeil. Au fait la pizza de Thérèse était très bonne
! |
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