9 avril 2001.
Départ de Saint-Martin 20 h 15. Direction Virgin Gorda. Toute
petite brise, pas de mer. Je suis encore sous l'influence de Saint-Martin.
J'ai 78,7 miles à parcourir jusqu'à la pointe Sud-ouest de Virgin
Gorda. Cela me fait une drôle de sensation de me retrouver à nouveau
sur le départ.
Cette escale à Saint-Martin m'a permis de bien me reposer. Il est
maintenant temps de bouger. La nuit s'est déroulée tranquillement.
Le rythme des 22 minutes de sommeil s'est installé naturellement
et j'ai pu dormir même durant une première nuit. J'avais la grand
voile et le génois par vent de travers force 3. Voilà des alizés
cools comme j'espérais en rencontrer durant ma traversée de l'Atlantique.
Quelle tranquillité de naviguer dans ces conditions !
Le petit chaton s'adapte à merveille. Pour lui, le roulis est une
source de jeu. Cela fait remuer tout un tas de bric à brac après
quoi il court et contre quoi il se bat avec toute la combativité
d'un futur prédateur. La mer semble prêter vie à tout ce qui court
sur elle. Le chat est allongé sur le plancher de tout son long.
Il joue avec une tâche de soleil mouvante. Arrivé tout prêt d'un
passage entre Virgin Gorda et un îlot (Fort Jérusalem) je tente
de passer entre les deux mais, d'inquiétants brisants me dissuadent
d'aller plus loin.
Alors je fais le tour pour revenir vers Les Bains (the baths) il
y a des dizaines de voiliers. Alors je mouille par 20 m de fond,
me fais une tambouille, une bonne sieste, et vers 16 h 30, il y
a déjà beaucoup moins de monde. J'effectue 3 apnées dont une jusqu'au
fond où je ramasse un bout de gaffe que je rejette ensuite. Je rapproche
le bateau vers des fonds plus hauts et mouille dans 7 à 8 m d'eau.
Je gonfle l'annexe et rame jusqu'à une petite plage magnifique.
J'assiste au brillant spectacle du coucher de soleil, seul sur cette
plage moi et des milliers de yenyen (moustiques voraces). De retour
à bord, je prends une douche, m'occupe du chat et puis ready for
tomorrow. |
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Mercredi 11 avril 2001.
9 h 25. Départ des Bains. Une superbe petite navigation m'attend.
Les voiliers sont nombreux à naviguer dans ce coin. J'arrive à Coral
Bay vers 12 h 45 où je jette l'ancre en face de la maison de Paul.
Vers 16 h 30 je passe un coup de fil à mon ami d'il y à 11 ans,
et je tombe sur lui. Il est à la maison à régler des affaires de
papiers. Les retrouvailles sont chaleureuses. J'éprouve un étrange
sentiment de revoir ces gens qui se tiennent là en face de moi avec
plein de cheveux blancs et de rides. Les années passent et elles
marquent nos visages d'un sceau indélébile. Demain j'irai à Cruise
Bay pour effectuer ma clearance. J'espère que je ne vais pas me
faire arnaquer !! |
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Jeudi 12 avril 2001.
Paul m'a emmené à Cruise Bay via the North par toutes ces criques
sympas qui m'ont tant fait rêver par leurs côtés paradisiaques.
Arrivé à Cruise Bay je passe à l'immigration et là surprise, tout
est fait en 5 minutes, il n'y a rien à payer et en prime je peux
mouiller dans le park sans problème et sans payer non plus. Super
! Enfin des gens bien.
Je me ballade dans la ville et ne rencontre que le docteur Mac Mulon
et son épouse Linda qui sont toujours là, fidèles au poste. Je revoie
aussi le fils d'Andrew Pen qui sortait avec Déborah une institutrice
noire magnifique. J'ai toujours eu un faible pour le calme et la
sérénité de cette femme. Paul me rattrape sur la route et me remmène
au bateau où je passe mon temps à jouer avec le chat et avec … |
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Vendredi 13 avril 2001.
Je passe la matinée chez Paul à discuter puis à écrire des emails.
J'ai aussi parlé à mes parents mais la communication était extrêmement
mauvaise eh oui les Iles n'excellent pas par leur niveau de technologie
en ces domaines pointus.
Après l'entrevue avec eux, je m'éclipse vers 14 h et en remontant
dans l'annexe, je rencontre une femme très sensuelle, mignonne,
originaire de Porto Rico son nom : Marie. Elle gère Crabby's, une
location d'annexes à moteur pour les touristes peu désireux de louer
des grosses unités pour se balader dans les criques avoisinantes.
Peut-être la reverrai-je qui sait. |
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Samedi 14 avril 2001.
Une belle journée. J'ai pris le bateau et je suis allé ancrer dans
une crique près de East End. Je me suis préparé un taboulé au thon
mais comme d'hab j'en ai fait une tonne. Je n'ai vraiment pas les
bonnes quantités dans l'œil avec la semoule. J'ai fait quelques
apnées à 20 m environ. Quel sentiment de liberté. Je remontais tout
doucement, mon corps en apesanteur parmi des millions de micro-organismes
de planctons. Je me suis régalé.
Ensuite retour à la voile et atterrissage à la voile sans même le
moteur démarré ! Je commence à prendre de l'aisance pour ce genre
de manœuvres. Des canadiens m'offrent un coup à boire sur leur bateau
(mes voisins). C'est une vieille goélette de 1937 entièrement restaurée
par ses propriétaires. Je me sens bien avec eux et cette légère
euphorie qui m'envahie avec l'alcool (rhum cramwberries). Paul et
Suzanne viennent me chercher sur le rivage.
Nous passons une délicieuse soirée grâce à l'amitié, et une très
bonne bouteille de vin (Côtes du Castillon 1990 offerts par Geneviève).
Et je réalise un de mes phantasmes. J'en avais parlé sur l'autre
journal de bord. Au cœur de ma solitude, j'avais ressenti le besoin
intense de partager un moment d'amitié dans un fauteuil confortable,
sur une terrasse de maison un soir calme sur une île des Caraïbes.
Hier je vivais ce moment-là exactement comme je l'avais rêvé.
De retour au bateau j'ai fait une ballade à pied jusqu'à Skinny
Legs (anciennement Red Bills) et ai finalement regagné mon bord.
J'ai pris le chat avec moi dans la couchette juste pour un petit
moment, mais je me suis endormi. Résultat une petite merde sur le
drap juste au niveau de ma tête ! C'est de ma faute. Il ne peut
pas sauter de la couchette alors j'ai frotté le lendemain. |
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Dimanche 15 avril 2001.
J'ai mal à la tête ce matin à cause de l'alcool de la veille (pas
à cause du petit tas de merde que le minou m'a laissé). Alors j'ai
lavé le tout j'en profite pour aérer le triangle avant. J'écoute
le Grand Bleu. J'écris sur ce journal avec le chat allongé de tout
son long sur la lettre que je dois envoyer à mes parents. Il dort
comme un loir. Il fait chaud et je m'apprête à manger de mon taboulé
sauf s'il est trop macéré dans sa propre pourriture ! Quelques fois
j'attends un peu trop longtemps ! |
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Semaine du 16 au 23 avril 2001.
Paul et Suzanne organisent à Windward leur plus grande maison, une
partie, où se trouvait Jacky et Deborah (Johanna le bateau de 50
pieds en bois), un couple de docteurs dont les histoires nous ont
beaucoup amusés, une vieille dame peu intéressante, un autre type
transparent, Roger et sa femme. Roger est un mec intéressant. Il
vient de Trinidad et possède une belle énergie. De plus il est papa
depuis 16 jours ! Ensuite il y avait aussi un couple. Lui est anesthésiste,
elle est secrétaire médicale. Eux aussi sont à mourir d'ennui par
leur manque de sincérité. Puis il y avait Jackie, la petite sœur
de Suzanne 35 ans, 2 enfants et un boyfriend qui, on le verra plus
loin, ne manque pas de personnalité.
Jackie me surprend par le fait qu'elle est tout simplement pas mal
du tout cette nana. Nous nous rapprochons un peu cette soirée. Mais
il y a beaucoup de choses qui nous séparent. L'exposé de sa situation
sentimentale me donne à penser que tout est possible.
Elle se trouve en quelque sorte coincée entre un mec qu'elle n'aime
pas et des enfants dont elle ne veut pas l'en séparer, ce qui est
louable.
Pendant la soirée je sympathise avec Jacky et Deborah et le lendemain
je suis invité à l'une de leurs sorties charters avec des clients
sur leur bateau en bois de 50 pieds. Je suis heureux de sortir avec
lui car j'observe avec attention sa façon de manipuler à la voile
seule les 25 tonnes de son ketch en bois. La journée se passe bien.
Il y a là un médecin en herbe avec sa femme très mignonne et enceinte
jusqu'aux amygdales. Elle me plait bien mais bon… Son mari est tellement
insipide blanc et gras. On dirait un ver de terre tout mou qu'on
vient de sortir de son trou. J'ai essayé de le faire descendre à
2 m de fond pour observer une belle langouste. Il n'a pas pu atteindre
le mètre 50 de profondeur ce blaireau.
Les autres clients, c'était une dame âgée avec sa fille et sa petite-fille.
La fille fait partie de ses grosses américaines qu'on extirpe de
temps à autres du trou dans lequel elles se répandent pour aller
prendre l'air. Elle nous a fait une démonstration de saut à partir
du beaupré qui m'a crispé tellement j'ai eu peur qu'elle se désarticule.
Pour elle, pas possible de monter sur le balcon et de sauter encore
moins plonger. Alors elle s'est glissée telle une boule gélatineuse
entre les barreaux du balcon avant.
Elle s'est ensuite aperçue, qu'emportée par sa masse, elle ne pourrait
pas contrôler la chute devenue inéluctable au point où elle s'était
déjà lamentablement vautrée.
Elle a quand même tenté de se retenir suspendue à un bras, enfin
une main potelée qu'on devinait à peine au bout de cette masse informe
qui lui sert de bras.
Evidemment l'autre bras lui avait déjà pris, gravité oblige, le
chemin de la flotte. Tout ce que cette ultime tentative réussi à
faire, c'est d'imprimer un début de rotation au bulbe gluant qui
atterrit, pattes ou boudins comme on veut, écarté sur la chaîne
d'ancre juste en dessous. Aie ça fait mal ce genre d'amerrissage.
Alors elle nous a gratifié d'un semi sourire à mi-chemin entre le
rictus de douleur et le timide sourire d'un poulpe géant qui tente
d'assumer et de vivre pleinement sa condition irréversible de grosse
daube asexuée.
La petite, qui prend aussi le chemin de sa mère sur la pente du
volume, nous a montré qu'on pourrait être un peu moins ridicule
que son outre de mère. Et on était tous là à l'encourager pour qu'en
un effort digne de Goliath, elle nous soulève son radis. Elle nous
l'a fait son gros splash et tout le monde était fier d'elle.
Ma foi il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.
Retour au mouillage à la voile. Jacky connaît bien son bateau. Le
lendemain nous décidons de faire route ensemble. Je prends Winnibelle
et effectue, encouragé par Jacky, toutes mes manœuvres à la voile,
comme lui (Jacky n'est pas la même personne que la sœur de Suzanne,
Jacky est le skipper de Johanna le 50 pieds en bois). Nous allons
à Road Town pour leur clearence au British Virgin Islands et ensuite
nous allons à l'Ile de Norman Island. Nous remontons au prés parmi
des dizaines de bateaux au mouillage. A l'arrivée j'ai un peu trop
d'air et manque de m'enquiller le ponton des annexes. Heureusement
il y a du fond et j'ai jeté l'ancre en vitesse pour me stopper.
Ca marche !
Quel plaisir de ne se servir que de la voile. Je me régale.
Au retour, j'ai tout préparé et dès la sortie de la baie avec Johanna
devant moi, j'envoie mon spi. Grandiose, je les distance en douceur
et effectue la route vers Coral Bay avec un 15 nœuds ¾ arrière.
La descente du spi me ramène les pieds sur terre car j'en fous la
moitié à l'eau et, au mouillage, je lui perce 4 trous à cause d'une
riche idée. J'ai voulu le sécher en le hissant par la drisse de
grand voile. Malheureusement une rafale de vent m'envoie tout le
merdier s'empaler sur l'éolienne (dont j'avais tout de même stoppé
la rotation avant) et voilà le travail !! Jacky me propose de réparer
tout ça sur une grosse machine à coudre qu'il possède. Le reste
de la semaine se passe sans histoires.
Paul et Suzanne m'invitent à partager une soirée dans leur troisième
maison, un cottage absolument adorable sur un point de vue féerique.
Cette petite maison toute simple surplombe toutes les britishs Virgin
Islands et la baie de Coral Bay. Nous buvons un peu et c'est superbe.
Ce soir là, je décide d'accepter l'offre de Paul. Je commencerai
à bosser sur l'un de ses trois projets à partir du lundi suivant. |
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Lundi 23 avril 2001.
Je reprends le boulot après 5 mois d'arrêt. Me revoilà parmi les
plâtriers, les charpentiers, les peintres et les couvreurs. Mon
job consiste évidemment à effectuer des petites tâches ingrates
et sans intérêt. Mais ça je le savais. Pour 15 dollars de l'heure,
je peux faire un effort. Mais les journées sont longues de 7 h 30
à 15 h 30, je regarde mille fois ma montre. Dieu que c'est long
quand on fait ce genre de boulot pour les autres.
Un soir je suis invité chez Jacky et Deborah. Leur maison est une
rescapée de l'ouragan Marilyne, elle s'est déplacée de 1 m 80 sur
ses appuis mais n'est pas tombée.
Jacky est sur le point de redresser l'ensemble au prix de beaucoup
de temps, d'efforts et d'ingéniosité. La sœur de Suzanne (Jackie
aussi) est là aussi et je remarque encore une fois qu'elle est décidément
pas mal du tout cette petite.
Au retour Paul et Suzanne sont dans leur voiture. A l'aller Paul
et moi avions fait le voyage ensemble et Suzanne et Jackie nous
avaient rejoints. Je me retrouve donc avec Jackie à discuter de
sa situation dans sa voiture. Elle me ramène au rivage en face du
bateau, là où se trouve mon annexe. Alors que nous arrivons au lieu
dit, Jackie se crispe et me demande de ne pas l'embrasser (sur les
joues à la française) car son ami, le père de ses 2 enfants se trouve
derrière nous.
Je sors de la voiture et me dirige vers mon annexe. Son ami s'avance
en voiture à ma hauteur et m'interpelle en me demandant directement
si je sors avec sa femme, qui n'est pas sa femme d'ailleurs, ou
si j'en ai l'intention. Je lui explique que non mais il doute et
je sais qu'il ne me croit pas. Le fait qui me surprend le plus tout
de même c'est que ce gars là, un west-indian musicien qui travaille
principalement la nuit, surveille sa femme et de très près. Je comprends
mieux pourquoi elle se sent prisonnière. Il ne la lâche pas d'une
semelle. Un autre soir cette semaine là, Paul et Suzanne nous invitent
tous les deux, Jackie et moi, à une dernière soirée car ils s'en
vont le 26 pour prendre des vacances dans le Michigan aux Etats-Unis.
Cet après-midi, juste après le boulot, Paul m'emmène sur son terrain
à East-End. Il avait insisté pour me faire découvrir cet endroit.
Moi je n'y voyais qu'un intérêt relatif, une plage de plus, car
quelques arbustes rabougris et desséchés par l'action incessante
des alizés. Mais quand nous nous sommes retrouvés tous les deux
sur ce petit coin de paradis encore vierge, j'ai été totalement
envoûté par l'énergie du lieu.
En descendant un petit chemin tortueux glissant et surtout plein
de cactus, Paul me prévient de ne pas me ramasser dans le coin car
ça craint. 1 minute plus tard je m'étale sur le cul avec pour désagréables
conséquences des épines de saloperies de cactus sur la cheville
et dans le cul.
Alors pour une découverte s'en fut une car je ne connaissais pas
cette variété de végétaux pour le moins agressifs. Les épines s'enfoncent
sous la peau et semblent déployer des barbillons en sens inverse
et donc faisant opposition à tout retrait éventuel du merdier. Ca
fait fichtrement mal cette merde. Alors me voilà le cul à l'air
tournant le dos à Paul qui s'est évertué à me les enlever une par
une. C'est ça l'amitié. Ensuite nous nous sommes baignés nus !!
A partir d'une petite plage privée. Un régal.
De retour chez eux, je découvre Jackie (donc la sœur de Suzanne),
qui est là avec ses deux enfants. Nous devons passer une dernière
soirée autour de quelques bonnes bouteilles de vin. La soirée se
passe bien, les enfants dorment et nous nous sentons tous un peu
légers grâce au vin. (Le chat est en train de me bouffer mes cartes
!! c'est con un chat ça mord dans tout et n'importe quoi !). Vient
le temps de se séparer. Jackie me descend en voiture à mon annexe.
J'ai à peine le temps de mettre les pieds dans l'eau que l'autre
macaque me tombe dessus encore une fois. Embusqué derrière je ne
sais quel buisson, ce con surgit de l'ombre pour signifier le flagrant
délit. Une fois de plus je discute avec ce primate imprégné de son
ego jaloux. Je le sens fulminé intérieurement. Il me jauge, me teste.
Il veut découvrir le moindre indice. Il me toise du haut de ses
1 m 85. Mais comme je n'ai rien à me reprocher, je suis très à l'aise
et renvoie son regard d'inquisiteur sans la moindre hésitation.
Décidément, quelle vie pour cette femme, observée et surveillée
en permanence par ce type ou les membres de sa famille qui vivent
à Coral Bay.
Le reste de la semaine se passe bien pour moi. Je travaille puis
j'essaie de sortir le soir pour tomber sur une nana consentante,
mais il n'y en a pas. Et quand je sens qu'une nénette pourrait considérer
s'abandonner dans l'antre accueillant de mes bras !! Elle est prise.
Un soir, c'est le cas d'une femme qui me bouffe du regard. Son mari
est à côté d'elle et dès qu'il s'en va pisser un coup aux toilettes,
elle me propose une danse sur une chanson qu'une artiste locale,
Linda, est en train d'interpréter. A la fin de la danse elle m'embrasse
rapidement sur la bouche. Evidemment son mari revenant des chiottes
a aperçu la scène et lui en fait une discrètement au comptoir du
bar Peppe's. Voilà une illustration du type d'ambiance qui règne
à Coral Bay. Il doit y avoir une femme pour dix mecs !!
Je tourne autour d'une jolie femme mûre, Marie. C'est une portoricaine
élevée aux USA, typiquement américaine dans sa façon de se comporter.
Et comme le ratio homme/femme est nettement en sa faveur, elle ne
donne aucun signe fort pour favoriser un rapprochement. Ou plutôt,
je sens qu'il me faudrait effectuer tous les pas vers elle. Et ça
je m'y refuse. Donc on se dit bonjour tous les jours car elle dirige
Crabby's (what a sport facicities) et c'est juste en face du bateau.
Sur l'île de Norman Island, il y a un endroit réputé pour son côté
débridé. Il s'agit d'un bateau transformé en bar et restaurant.
D'après l'entourage, il s'y passe quelquefois des choses que mon
entrejambe serait tout à fait ravi de découvrir. Donc vendredi après-midi,
tout de suite après le boulot, je lève l'ancre et me rends dans
cette baie à la voile. Je mouille juste à côté du gros rafiot sous
quelques applaudissements.
Mais la soirée se passe sans le moindre contact féminin. Là encore
je compte 2 ou 3 nanas pour une ribambelle de mecs. L'ambiance est
très calme et je vais me coucher vers 22 h. Le lendemain, la présence
d'un bateau de Park Rangers m'encourage à lever l'ancre pour retourner
vers les US Virgins Islands. Je n'avais pas effectué mes
sortie et entrée pour une seule soirée. Au lieur de rentrer directement
sur Coral Bay, j'entre à Hurricane Hole et reprend contact avec
Eliott Hoppers, le propriétaire de Silver Cloud.
Eh oui il est encore là et a en fait beaucoup investi dans son bateau.
Je fais des apnées et ce jour là c'est le 28 avril. J'ai oublié
l'anniversaire de Marc et de Thérèse par la même occasion qui est
née le même jour. En punition, me semble-t-il, je perds mes superbes
palmes. Un coup de vent me les emporte alors que je les avais oublié
sur la petite plate-forme à l'arrière du bateau. Je me serais bouffé
les testicules ! Impossible de les retrouver.
Quel début de week-end, un vrai fiasco à part le superbe moment
de voile effectué seul pour l'aller et le retour à Coral Bay. J'ai
tellement les boules que je décide de ne pas sortir ce soir là.
Mais je me reprends et finalement vêtu de mon short-jean coupé et
d'un tee-shirt, je décide d'aller à Cruise Bay. Juste après Peppe's,
une voiture est en train d'effectuer une manœuvre pour entrer dans
le parking de son chez soi, c'est Linda la chanteuse de Peppe's.
Nous discutons 10 minutes et elle m'invite à boire quelque chose
chez elle. Alors s'opère un léger rapprochement tout à fait inattendu
et pour le moins inespéré. Nous allons tous les deux chez Skinny
legs car un groupe de chanteurs et musiciens s'y produit. Elle doit
chanter une ou deux chansons en tant qu'invitée.
Durant la soirée, elle effectue un voyage à sa voiture. Au retour
elle est toute parfumée. Un signe fort ! La soirée est très sympa
car le groupe est bon. Linda quant à elle, n'a pas des quantités
de choses à dire. Elle m'écoute car moi je parle, toujours les mêmes
messages martelés de douceur car elle aussi fait partie de cette
race de bonnes femmes qui élèvent seules leurs enfants. Elle m'écoute
et je sais que ça rentre.
De retour chez elle, je suis invité à passer un moment à l'intérieur.
Son fils de 9 ans est avec le père pour le week-end. Je lui fais
l'amour. Une séance sans grandes qualités.
Elle embrasse mal et demeure très passive. Cela fait tellement longtemps
pour elle, que cette soirée fait presque figure de première fois.
Moi je suis ravi car depuis Thérèse, je n'avais pas touché une femme.
Le lendemain matin on remet ça sur le même mode, mais c'est mieux.
Je l'invite à venir manger au bateau où je nous cuisine du riz à
la tomate et aux oignons. Mais, une fois n'est pas coutume, il est
raté !! Je l'ai brûlé. Ma foi, on mange quand même ce n'est pas
trop dégueu.
Vers 16 h, de retour sur terre, elle doit aller chercher son fils
à Cruise Bay. Moi je vais acheter du peanuts butter et au retour,
je croise Jackie et ses deux enfants. Ils sont invités à l'anniversaire
d'une petite fille. Décidément nous n'arrêtons pas de nous rencontrer.
Mais toujours très cool, je lui dit au revoir non sans lui avoir
raconté ma soirée (succinctement) avec Linda. J'ai définitivement
admis l'idée de ne demeurer que bons amis. Il n'y aura pas de sexe
entre nous et ce n'est pas plus mal vu le contexte. Je reprends
le boulot pour 2 jours supplémentaires. Bientôt je lève l'ancre
pour Sainte-Croix, pour retrouver ma sœur et son mari. Cette pensée
m'enthousiasme et me remplit de joie. Plus que 2 jours et j'y vais.
Lundi et mardi se passe. Lundi je recouds ma capote grâce à la machine
de Jacky et Deborah (propriétaires du 50 pieds en bois).
Mardi soir, c'est ma dernière soirée à Coral Bay. Je rentre chez
Paul pour envoyer une dernière fois des emails. Au moment où je
m'apprête à repartir, je vois Jackie (la sœur de Suzanne) qui s'avance
vers l'entrée. En effet j'étais seul dans cette maison car Paul
et Suzanne étaient partis dans le Michigan en vacances. J'en tombe
sur le cul.
Elle rentre et nous nous retrouvons pour la première fois complètement
seuls. Moi toujours très cool, je lui parle de mon départ prévu
pour le lendemain matin de bonne heure et je conclu en lui disant
au revoir. Mais, son regard en dit long. Elle veut autre chose.
Mon kiss goodbye est totalement insuffisant. Alors je l'embrasse
doucement, longuement et très langoureusement. Là, elle est excitée.
J'adore ça car, surveillée depuis des années, je suis le premier
extra depuis au moins 10 ans. Elle vibre de plaisir et d'envie.
Elle veut absolument faire l'amour avec moi ce soir. Nous convenons
d'un plan. Elle se présentera en voiture en face du bateau, un petit
coup de klaxon et j'irai la chercher en annexe à l'autre bout de
la baie du côté de Skinny Legs. Tout ça bien sûr, si elle
trouve un moyen de faire garder ses enfants.
Vers 10 h, alors que je m'apprête à me coucher car elle m'avait
annoncé 21 h, j'entends le coup de klaxon. Excitation, affairement,
branle bas de combat. Une fois de plus je plonge en zone interdite.
Elle est superbe, fraîche, légèrement parfumée, pleine de désir.
Elle vient pour faire l'amour elle ne le cache pas, j'aime ça.
Après un tour rapide des lieux et une caresse ou deux au minou,
je m'occupe du sien !! Elle est douce et pas du tout coincée comme
je le craignais. Ca dure suffisamment longtemps pour que nous nous
effondrions enfin tous les deux dans la sueur et l'harmonie de l'après
orgasme. Mais nous n'avons même pas le temps d'apprécier notre plaisir
que j'entends le bruit caractéristique d'un moteur d'annexe. Seulement
là, il est un peu trop proche.
Jackie me dit soudain que Wayne, son ami, possède une annexe à moteur.
Putain ! Je suis dans la merde ! J'ai à peine le temps de m'enlever
le préservatif que je jette dans l'évier et d'enfiler un short,
que je me retrouve nez à nez avec un grand noir en colère. Jackie
s'est réfugiée dans la cabine avant où je lui intime l'ordre de
n'en pas sortir. C'est du délire. Le mec fulmine de rage et me domine
de toute sa taille. Mon cerveau fonctionne à 100 à l'heure.
Je dois absolument calmer le primate avant qu'il n'explose et me
foutte vraiment dans la merde. Je ne suis pas sûr de pouvoir le
maîtriser physiquement. Il gueule comme un putois, exhorte Jackie
de rentrer avec lui via son annexe. Evidemment, elle se tait cachée
à l'avant. Je lui explique que, vu son état d'extrême colère, personne
ne repartira avec lui dans son bateau. Il me bouscule et tente de
rentrer de force dans la cabine. Là je monte d'un ton et commence
à serrer des dents. Je m'oppose de force à son passage, lui demande
de se calmer et de repartir. Cette fois-ci il explose et me balance
ses poings comme un enragé. Je reçois 2 ou 3 bons coups du côté
gauche de la tête. Ca résonne un peu de façon métallique. Je suis
extrêmement lucide. Il faut absolument que je puisse le maîtriser
sinon je risque de me faire méchamment bastonner.
Je ne vois même pas d'où viennent les coups car il fait nuit et
sa couleur de peau l'avantage considérablement. Je suis sur le cul
les bras en l'air pour parer ses coups. Puis je me détends comme
un ressort. L'énergie est décuplée. Je m'entraîne depuis des mois,
ma masse musculaire est revenue à un niveau qui me permet de remonter
vers le chimpanzé. Je le bloque en le ceinturant des deux bras,
les mains prises sur le bastingage arrière. Là il est cuit. Je serre
tellement fort que je lui casse une côte (je le saurai 2 ou 3 jours
plus tard). Je ne le frappe pas, je continue de lui parler calmement
ma bouche est à 2 cm de son oreille droite.
Comme il réalise soudain qu'il a mal et qu'il ne pourra pas me casser
la gueule, il se dégonfle comme une baudruche et repart seul sur
son annexe. Je reçois quelques insultes sur le fait que nous les
blancs, nous pillons tout sur notre passage (là il a un peu raison).
Il est résigné.
J'attends une heure pour être sûr de ne pas le voir se rappliquer,
mais apparemment il en a assez. Vers 3 h du matin, je déplace le
bateau le plus près possible du quai des annexes à Skinny Legs pour
éviter d'avoir une trop grande distance entre moi et le bateau lorsque
je raccompagnerai Jackie. Ceci fait, je la raccompagne en annexe.
Elle est désolée et éprouve une certaine crainte à l'idée de se
retrouver face au fou furieux.
Mais là, je n'y peux pas grand chose. Je la raccompagne à sa voiture.
Wayne n'est pas là tant mieux ! Quelle soirée !!! |
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Mercredi 2 mai 2001.
Je lève le mouillage vers 7 h du matin. Très peu dormi à cause des
évènements de la soirée. Mais je suis soulagé de décoller de cet
endroit.
Le vent est Sud-est et m'oblige à remonter sur Norman Island pour
tirer un grand bord de près vers Sainte-Croix. Je suis sous grand
voile à 1 ris et du génois partiellement enroulé. Le bateau est
très bien équilibré et marche sous pilote. Je tente de rattraper
un peu de sommeil, mais je suis encore remplit de l'énergie de la
veille. Je ne peux fermer l'œil. J'arrive vers 17 h 30, 3 miles
trop à l'est, alors encore un bord vers Christiannested, puis un
autre pour rentrer dans le chenal. Heureusement que j'arrive de
jour car le coin est difficile et bourré de récifs. |
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Jeudi 3 mai 2001.
Je monte l'annexe et me rends en ville pour rejoindre Graziella.
Mais je m'aperçois qu'ils n'arriveront que le lendemain. Je me suis
planté d'un jour.
Cela me conforte dans ma conviction qu'il n'y a pas de coïncidences.
Rien n'est le fruit du hasard. Je devais rencontrer Jackie ce soir
là et je devais jeter un gros pavé dans sa petite mare. Je décide
de me payer un lunch. Je commande un chicken salade au Paradise.
Les feuilles de laitue doivent faire 3 mm d'épaisseur, tandis que
leur couleur approche le vert très sombre. Ca n'a pas de goût et
ça coûte 8,5 dollars. Je mange parce que je suis bien élevé et que
j'ai faim mais avant de partir, je me suis permis de leur dire que
c'était certainement la salade la plus dégueulasse que j'avais mangé
dans ma vie.
Au retour je fais la connaissance d'un ancien pilote de ligne (Dayle)
il navigue depuis quelques années sur un 32 pieds Colin Archer.
10,5 tonnes le monstre. Je sens qu'il aimerait bien que je lui donne
un coup de main pour nettoyer sa coque sous l'eau. Je donne un coup
de fil à Thérèse pour lui demander de se procurer un visa pour pouvoir
rentrer par bateau sur les territoires américains. La communication
dure 6 minutes à 1,70 dollars la première minute et 1,50 dollars
les 5 autres soit près de 11 dollars. C'est du délire (80 FF). |
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Vendredi 4 mai 2001.
Je me prépare à retrouver Graziella et Matt. Mon cœur est léger
car je les aime tous les deux.
Avant les retrouvailles, je passe 2 h sous l'eau à gratter entièrement
la coque du pilote retraité. Elle en avait un sérieux besoin. Pour
me récompenser il me paie mon lunch au bar-restaurant de la marina.
Pendant que nous discutons après le repas, Matt arrive avec une
jeep de location. Sa blancheur de peau me surprend. Quel plaisir
de le retrouver.
Nous partons vers l'hôtel Boucanier où se trouvent Graziella et
Paul. Là aussi je retrouve Graziella avec énormément de plaisir.
Elle a changé. Son corps ne comporte aucune quantité résiduelle
de graisse. Elle semble taillée au couteau. Elle est en super forme
pour le Half Iron Man qu'elle devra courir dans 2 jours. Je découvre
Paul, un ami de longue date. C'est un spécialiste de ce genre d'épreuve,
un triathlète accompli comme on dit. Je ne réalise pas bien ce que
représente cette course. Comme à l'approche de tout ce qui est nouveau,
je ne m'en fais qu'une image assez floue où se côtoient des centaines
de coureurs en pagaille rangés. Je n'ai pour expérience que les
semi marathons et autres courses que j'ai eu le plaisir de courir
à Paris.
Le soir même, Matt nous invite tous au restaurant. Je renoue avec
la bonne nourriture, le bon vin (un super Merlot méditerranéen !),
les ambiances feutrées réservées à l'élite friquée de la planète.
Moi qui descend de mon dinghy à peine gonflé !! Mais j'apprécie
ce moment avec ma sœur et son mari. |
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Samedi 5 mai 2001.
Matt me rejoint au bateau à la nage. Graziella et Paul nous rejoindront
un peu plus tard. Pendant que Matt règle quelques problèmes au téléphone,
je prépare des pâtes pour Matt et moi. Graziella et Paul arrivent
à la nage. Graziella nage désormais très bien. Elle s'est transformée
en une athlète de haut niveau.
Son corps me stupéfie. Moi qui l'avais toujours connue un peu rondelette
!! Je découvre une femme taillée pour la compétition. On devine
les heures d'entraînements qu'elle a du infliger à son corps pour
en arriver là. Heureusement j'ai fait suffisamment de pâtes pour
tout le monde. Graziella me casse un peu les pieds, car elle ne
veut pas manger de pâtes. Je crois qu'elle s'attendait à quelque
chose de dégueulasse. Mais ils finissent par les apprécier. Normal
!! Elles sont délicieuses ces pâtes.
Nous poursuivons le reste de la journée par la reconnaissance d'une
côte particulièrement difficile à grimper en vélo nous nous arrêtons
même pour bien examiner l'ampleur de la difficulté. Je commence
à peine à prendre conscience de ce qui attend ma pauvre petite sœur.
C'est très pentu ce coin !!
Puis de retour à l'hôtel, nous reprenons un repas au restaurant,
délicieux. Avant ça Paul m'a prêté des baskets pour jouer ensemble
au basket-ball. Je les gratifie de ma complète incompétence dans
le lancer de ce gros ballon dans un panier ! Mais on s'amuse sans
trop forcer. Paul se réserve pour le lendemain. |
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Dimanche 6 mai 2001.
Le jour du triathlon est arrivé. Matt me récupère à 5 h 30 du matin
puis nous rejoignons côté spectateurs la zone du départ pour tous
les concurrents. Il s'effectuera par vagues. D'abord les pros, puis
les plus jeunes, etc. Je découvre le parcours de natation. 2 Km
dans l'eau de mer avec 800 autres personnes, c'est long !
Nous attendons l'arrivée de Graziella. J'ai mon appareil jetable
pour immortalisé ce moment rare dans la vie d'un être humain. Là
voilà enfin.
Elle nage très bien, régulièrement malgré les 2 Km qu'elle vient
de parcourir. J'aurai à sa place des bras comme des montgolfières
si j'avais du effectuer un tel effort.
Puis ce n'est pas fini. Maintenant elle doit rejoindre sa zone de
transition où se trouve son vélo, un véritable avion soit dit en
passant, se rincer, se changer et s'alimenter rapidement. J'assiste
à une marée humaine qui émerge de l'eau pour foncer quelques minutes
plus tard sur la route à vélo.
Graziella et Paul sont déjà en selle alors que Matt et moi les mitraillons
de photos. Je réalise soudain qu'après ces 2 Km de natation elle
doit maintenant rouler à vélo sur une distance de 90 Km ! Le circuit
est plein de côtes et de descentes dangereuses. Je commence à m'inquiéter
car en plus du semi Iron Man, il y a un autre petit triathlon (Sprint)
qui se court en même temps. Les participants de cette petite épreuve,
(en comparaison avec le grand circuit) n'ont pas du tout la même
condition physique.
Bientôt les participants du Sprint déboulent, certains complètement
épuisés et donc ne maîtrisant pas bien leur trajectoire, tandis
que les concurrents de l'Iron Man sont à fond à vélo sur la même
route. L'inévitable se produit devant nos yeux. Matt et moi assistons
en direct à une collision entre un cycliste lancé à pleine vitesse
et un coureur du Sprint.
C'est spectaculaire et la jeune femme reste étendue par terre sans
bouger (la jeune femme était sur le vélo) J'espère que sa vie ou
sa santé ne sont pas en danger (je l'apprendrais plus tard elle
s'en est bien tirée). L'ambulance l'emmène. Ca déboule dans tous
les sens. Les pros sont déjà de retour vers la deuxième phase du
circuit tandis que les concurrents du petit triathlon déboulent
complètement asphyxiés sur la même route.
L'organisation est archaïque et je suis obligé de canaliser moi-même
les coureurs à pieds pour qu'ils ne se fassent pas percuter par
les cyclistes de l'Iron Man. Surtout je ne veux pas que Graziella
s'empale dans un de ces types. Au moment où elle passe à cet endroit,
il n'y a plus de coureurs à pieds. Soulagement.
Il lui reste 2/3 du parcours à effectuer à vélo. Je retourne au
bateau pour manger le reste des pâtes d'hier. Mais elles ont tournées.
Matt reste sur le circuit.
De retour à terre nous attendons Graziella qui apparaît après 90
Km de pédalage intensif. Paul est devant et joue le rôle du lièvre.
Elle s'accroche la petite sœur.
Nous les suivons vers la zone de transition. Là, nous la voyons
s'étaler sur le gazon et s'asperger d'eau douce. Elle semble fatiguée
par cette deuxième partie d'épreuve. 90 Km à vélo c'est long surtout
quand tu ne te ballades pas et que tu dois te farcir des côtes pentues.
Là voilà changée. Chaussettes propres, vaseline entre les cuisses
et sous les bras. Une vraie pro. Elle rejoint Paul et ils repartent
tous les deux pour la dernière partie du parcours : un semi marathon
!!!! C'est à peine croyable.
Comment peut on se lancer en courant dans un semi marathon après
avoir parcouru 2 Km en nage forcée et 90 Km à vélo à vitesse soutenue
dans les côtes et les virages traîtres !! Ca commence à me sembler
vraiment fou cette épreuve. Ils sont déjà partis.
Au bout de 45 minutes, nous voyons déjà les premiers abandons. Des
grands gaillards aux muscles bien dessinés abandonnent tout simplement.
Ils ont trop donnés durant la première partie du parcours. Là aussi,
Graziella gère bien son effort. Je sais qu'à part un problème mécanique
avec son vélo, elle ira jusqu'au bout. Les pros sont déjà arrivés.
Les 10 premiers avant même que Graziella n'ai déposé son vélo. 21
Km à pieds après tout ça c'est une véritable torture, d'autant que
le circuit de course à pieds est constitué d'une seule boucle de
10 Km qu'il faut parcourir 2 fois. Psychologiquement c'est l'enfer.
Je les vois arriver à la boucle après 10 Km de course, 90 Km de
vélo et 2 Km de natation, et il faut repartir sur le même trajet
pour 11 Km supplémentaires !!! L'enfer !
Nous voyons Graziella. Elle n'est pas parmi les premières, mais
il faut savoir que le groupe de personnes qui courent le triathlon
n'est constitué que d'athlètes. Enfin nous voyons Graziella arriver
sur le dernier kilomètre où nous nous trouvons pour l'encourager.
Paul qui souffre d'une déchirure musculaire lui, marche et arrive
bien après. Graziella en a plein les bottes comme on dit, mais elle
court et tient bien le coup. Je la vois souriante malgré la souffrance.
Elle se bat depuis 7 h et 5 minutes. C'est inimaginable d'être capable
de résister à une telle charge physique. Encore 1 Km et c'est fini.
Nous allons directement à la ligne d'arrivée pour prendre des photos.
Elle arrive enfin et nous gratifie d'un immense sourire. 7 h et
15 minutes pour réaliser un véritable exploit. Le marathon ressemble
à une promenade de santé comparé à cette épreuve. Je suis fier de
ma petite sœur. Je sais maintenant que j'aurai raté un moment fort
de sa vie si je n'avais pas pu être là.
Vers 16 h 30, nous sommes allés à une party organisée en l'honneur
de tous les participants. On se croirait dans un village olympique.
Tous ces hommes et ces femmes, sont en pleine forme et respirent
la santé. Ca fait plaisir de se retrouver parmi eux.
Vers 20 h, nous retournons manger pour la dernière fois au restaurant
de l'hôtel. Ce fut une brève mais belle rencontre.
Je leur ai donné rendez-vous à Boston et me revoilà sur Winnibelle. |
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Lundi 7 mai 2001.
Il pleut averse. J'en profite pour remplir ma réserve de 70 litres.
La météo donne un vent de Sud à Sud-ouest pour la nuit mais pour
l'instant c'est du Nord-est. Pas franchement favorable d'autant
qu'il doit souffler aux alentours de 0,5 nœuds. L'éolienne ne tourne
même pas ! J'attends le vent ! Le chat se démène comme un feu follet
avec une de mes chaussettes !
16 h 30. Je décide de partir. La pluie s'est arrêtée pendant
quelques minutes et le vent semble s'être stabilisé au Sud-est.
J'effectue ma manœuvre de sortie de Christiannested au moteur, puis
sortie de la passe, je hisse les voiles. La grand voile est arrisée
à 1 ris. Le génois un peu enroulé. Je dois bien m'écarter de Buck
Island à cause de récifs qui brisent loin. Ensuite je dois aussi
passer loin d'un haut fond qui s'avance dans le Nord-est à au moins
10 miles de Sainte-Croix.
18 h 00. Je suis de nouveau seul avec mon bateau. Le chat
se tient tranquille. Je suis obligé de rentrer de temps en temps
pour lui présenter sa boîte de graviers pour que son excellence,
puisse pondre son étron !! Je ne laisse pas la boîte ouverte dans
ce type de conditions. Je suis au prés serré. Il pleut à
verse et sans discontinuer, cette navigation n'est pas du tout fun
sous la pluie torrentielle.
20 h 00. Des grains se succèdent avec de gros éclairs, j'ai
peur de me prendre la foudre mais elle m'épargnera une fois encore.
La nuit est dure, le bateau mouille évidemment. Je prends pas mal
de vent à l'avant des grains.
01 h 35. Je suis obligé de prendre un deuxième ris. Puis
suis à deux doigts d'en prendre un troisième !! Ca souffle fort
mais les conditions restent tout à fait raisonnables. C'est simplement
inconfortable. La pluie redouble d'intensité, j'ai l'équipement
des grands jours sauf que sous ces latitudes, j'étouffe et transpire
comme un bœuf là-dessous. Toutes les 20 minutes j'essaie de dormir
mais comme je ruisselle d'eau, et que les grains ne me permettent
pas de me déshabiller, je dors sur le plancher avec le chat qui
lui est sur sa serviette. Lors d'un de mes retours depuis l'extérieur,
je m'allonge sur mon coussin, celui qui sert exclusivement à l'extérieur,
mais je n'ai pas remarqué que le minou a pris ma place. Il beugle
mais reste entier. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai manqué
l'aplatir ! Le vent reste orienté dans une direction favorable.
Je suis au prés serré mais demeure sur le bon cap vers Simpson's
Bay. En effet je dois repartir vers Saint-Martin donc contre le
vent, contre les alizés et contre les courants pour aller chercher
Thérèse à qui j'ai donné rendez-vous. |
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Mardi 8 mai 2001.
08 h 00. La pluie commence à se calmer et le vent tombe complètement.
Je lance le Volvo pendant 15 minutes, puis le vent revient. Le soleil
réapparaît d'abord graduellement puis fréquemment. Le vent oriente
de plus en plus vers le Sud ce qui me permet de me maintenir dans
le cap tout en m'écartant du vent. Je suis fatigué car cette nuit
était dure. De plus, je ne me sentais pas très bien sur le plan
du mal de mer. Eh oui, moi aussi quelques fois je m'approche du
phénomène !
13 h 00. Je jette l'ancre en face du pont de la baie. J'attendrais
17 h 30 pour rentrer dans la lagune. J'en profite pour tout nettoyer
et ranger. J'étale tout ce qui doit sécher.
17 h 30. Je rentre dans la lagune et me positionne à côté
de Nemo le bateau de mon ami Rémi que j'ai rencontré récemment.
Ca me fait plaisir de revoir ce bateau. Je passe le reste de la
soirée à me relaxer puis vais me coucher vers 21 h. (Victoire de
Valence en Ligue des Champions). |
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Mercredi 9 mai 2001.
07 h 15. Valence a battu Leeds United en ½ finale de la Ligue
des Champions. Aujourd'hui c'est au tour du Real de Madrid de perdre
contre le Bayern de Munich. Donc la finale sera constituée d'un
match entre Valence et le Bayern. Aujourd'hui je reprends contact
avec Rémi et Jo (Josiane) ils me parlent d'un sud-africain qui se
trouve sur un bateau en aluminium qu'il a construit de ses propres
mains. J'en profite pour aller lui rendre une visite. Il est super
sympa. Un type extraordinaire qui a construit son premier bateau
à l'âge de 11 ans (photos à l'appui) puis 2 autres bateaux en fibre
de verre et enfin 4 bateaux en aluminium !!
Il a 45 ans et me montre son bateau sous toutes les coutures. Il
est évident que ces navigateurs des mers du Sud savent construire
et concevoir des bateaux de grandes qualités marines. Je suis impressionné.
Après avoir terminé ma conversation, je vais faire des courses au
supermarché du coin (60 dollars) de retour, je laisse mes courses
au bateau et vais manger des crêpes sur Némo. Là nous discutons
jusqu'à 2 h du matin. Jo exprime un peu de négatif à mon égard.
Elle est très sensible et moi par suffisamment. Elle m'a perçu comme
quelqu'un d'agressif, surtout envers les femmes. Hasard !! Enfin
je la rassure et lui présente des excuses. |
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Jeudi 10 mai 2001.
Nous allons à Marigot vers 14 h avec l'annexe de Rémi. Moi j'achète
une litière plus grande pour le chat et surtout dépose mon linge
sale chez Nadia. Cela devenait urgent !
De retour au bateau nous décidons de repartir vers Marigot le lendemain
matin. |
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Vendredi 11 mai 2001.
Je ne suis pas prêt au matin. Je fais ma gym, etc, lave l'intérieur.
Je décide d'aller à Marigot en fin d'après-midi et en annexe. Avant
cela je veux aller à Budget Marine pour tenter de trouver une carte
générale des Iles Bahamas. En y allant, je vois un mec sur un bateau
voisin. Il me fait un signe amical. Je décide de me détourner pour
lui dire bonjour.
Son accueil est chaleureux. Il m'invite à bord et me fait visiter
son rafiot, entièrement en bois et évidemment il est en train de
réparer des pentes pourries de son rouf. Il me propose de faire
l'inventaire des cartes que j'ai, car lui en possède sur la zone
qui m'intéresse. Je pourrais en faire des photocopies. Chez Budget,
j'achète la carte, 22,95 US Dollar !!!
Au retour je m'arrête chez le sud-africain qui me laisse prendre
des photos des détails intéressants. Il est grippé jusqu'aux amygdales.
Là, je découvre qu'il était chef d'une entreprise employant 120
personnes. Il fabriquait des meubles de jardin en aluminium moulé.
Le résultat est superbe. Il a vendu son entreprise mais conserve
10 % de la filiale américaine. C'est un mec bien, un bosseur comme
il en existe peu et surtout un créatif.
Je repasse par le bateau en contreplaqué où Pascal me propose de
m'accompagner à Marigot avec son zodiac équipé d'un moteur de 55
ch. Nous nous envolons littéralement vers la Mére Denise (la patronne
de la laverie) où j'arrive après 5 minutes seulement.
Le linge est une fois de plus superbement lavé et plié. De plus,
j'aime bien la patronne Nadia car elle flirte toujours un peu malgré
son âge !!
S'ensuit une tournée des bars de la marina. Pascal me présente ses
potes, ses copines (il vit avec une femme depuis 20 ans). Nous décidons
de ramener le linge au bateau et de retourner à Marigot pour rejoindre
ses potes dans un petit restaurant. Le repas est très bon. Je me
régale, mais mon nouvel ami sombre de plus en plus ainsi que tous
ses potes, dans l'ébriété. Nous finissons la soirée à la Bodevita
où je danse le zouk et la salsa (la salsa c'est pas encore ça !)
comme un forcené.
Les gars sont complètement bourrés, incohérents. Leurs raisonnements
puent l'alcool et l'ambiance nauséabonde de pets et murs poussiéreux.
On se retrouve à 4 dans un bateau miteux pour fumer des joints.
Je les observe depuis le cockpit se gaver d'herbe.
Je suis immensément détaché de cet univers bancal. Cela ne peut
pas m'atteindre. Je prends moi-même les commandes de la super annexe
et nous rentrons au bercail avec soulagement en ce qui me concerne.
Drôle de soirée. Descente dans la fosse des pas grands choses ou
de ces gens que l'alcool et le reste rabaisse à l'état d'épave.
Au moment de me coucher, Rémi et Jo viennent me rendre visite. Ils
viennent de passer une soirée avec Aline et son mec à Simpson's
Bay. Nous discutons jusqu'à 4 h du matin. |
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Samedi 12 mai 2001.
Je dors jusqu'à 11 h, fais un peu de ménage, réintègre le linge
propre et me recouche. Je ne mange pas et effectue ma gym. Aujourd'hui
jour de repos et d'écriture. Aucun contact avec mon environnement.
J'attends maintenant Thérèse. |
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Dimanche 13 mai 2001.
Eh voilà je suis de nouveau avec Thérèse et son énergie débordante.
Nous passons les jours prochains à préparer le reste du voyage :
faire des courses pour engranger les victuailles que Thérèse juge
nécessaires. Evidemment mon quotidien culinaire vient de changer
du tout au tout. Le chat est vacciné, le spinnaker recousu, les
bouteilles de gaz remplies, les pleins d'eau et de gasoil effectués,
etc.
Nous avons passé une soirée avec Rémi et Jo ainsi que Sabine et
son boy-friend Stéphane. Elle en jette physiquement ! Le repas est
superbe encore une fois Thérèse s'est défoncée (Sabine et Stéphane
sont des amis qu'elle a rencontré sur son vol Paris/St Martin). |
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Mercredi 16 mai 2001.
Nous partons à 20 h. Le vent est faible et plein travers. Le chat
veut se balader sur le pont m'obligeant à une surveillance accrue.
Du côté de Thérèse, pas de souci, elle donne à manger aux poissons.
C'était prévisible, elle a le mal de mer et elle souffre !
Moi j'entame mes tranches de sommeil car le trafic est relativement
important. |
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Jeudi 17 mai 2001.
06 h 30. J'installe le spi et l'envoie car nous nous sommes
traînés toute la nuit. Winnibelle reprend une vitesse acceptable
(5,2 nœuds). La traîne est installée des fois qu'une dorade veuille
bien se jeter dans notre assiette. Avec Thérèse à bord ce genre
d'activité devient possible. Car lorsque j'étais seul, je n'avais
aucune envie de me battre avec un géant subaquatique pour me retrouver
avec 1 tonne de viande gâchée par manque de savoir-faire culinaire
! Mais pour le moment ça ne mord pas.
Là je ne suis pas le moindre du monde surpris. Les poissons n'ont
pas grand chose à craindre quand c'est moi qui pêche !
12 h 15. Les côtes de Virgin Gorda commencent à émerger.
16 h 00. Le satané stylo fait des pâtés !! Et le chat vient
de mettre ses pattes dedans. Donc nous voilà enfin à l'entrée des
Baths. Le bateau est sur une bouée. Thérèse et moi découvrons le
spectacle saisissant de ces énormes blocs de granit pris dans la
lave autrefois. L'érosion au fil des siècles s'est attaquée à la
lave tendre tandis que les énormes blocs de granit s'écroulaient
les uns sur les autres. Le résultat est tout simplement spectaculaire.
On se ballade les pieds dans l'eau de mer et la tête sous les voûtes
de granit emboîtés les uns sur les autres ! C'est tellement beau
que nous y restons deux jours avec une incursion à Spanish Town,
la seule ville du coin. Thérèse m'offre des cocktails (pinacolada).
Nous passons de superbes moments sur ces plages magnifiques. |
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Samedi 19 mai 2001.
Départ de Virgin Gorda, arrivée à Cinamon Bay (St John) pour un
petit retour en arrière. L'endroit est magnifique. Je passe 3 h
dans l'eau à essayer d'attraper une belle langouste.
Elle est futée, moi pas bien outillé. J'ai essayé de me fabriquer
un outil pour les attraper mais ça ne fonctionne pas. Résultat de
l'opération, pas de langouste et une inflammation due au contact
avec du " fire coral ". J'en ai pour deux semaines pour me débarrasser
de ces boutons rouges qui te démangent en permanence (un an plus
tard je les ai toujours ces boutons rouges). J'en ai sur la poitrine
et sur les avant-bras. J'en profite pour aller à terre et téléphoner
à Paul. Rendez-vous est pris pour le lendemain dimanche. |
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Dimanche 20 mai 2001.
Départ vers 13 h arrivée à Cruise Bay vers 16 h, le trafic est toujours
aussi intense avec tous ces ferrys. A l'entrée du dock, Thérèse
et moi qui venons de débarquer en annexe rencontrons Suzanne. Ils
ont prévu un pique-nique à Annaberg là où Paul et Suzanne se sont
mariés, là où aussi, le père de Paul a reçu sa célébration finale,
juste après sa mort. Puis nous allons dîner à Cruise Bay (100 dollars
le repas offert par Thérèse et moi) c'est le genre de dépense qui
fait mal aux tripes quand l'argent fait tant défaut. Mais comme
le dit Thérèse, il faut un peu de savoir-vivre dans la vie. C'est
vrai ! |
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Lundi 21 mai 2001.
Départ 13 h pour St Thomas arrivée à 15 h 30 à Charlotte Amalie.
Nous nous baladons en ville. Moi j'effectue ma clearence de sortie,
puis au retour j'achète, enfin … Thérèse achète, un outil spécialement
conçu pour capturer des langoustes. Le challenge est lancé : je
dois amortir cette dépense 36 dollars. C'est le prix d'une langouste
dans un bon restaurant. Nous nous attablons à The Green Horse pour
un cocktail. C'est the happy hour : two for one !! Nous en profitons.
De retour au bateau, nous sommes frappés par une fatigue inexplicable
qui implique au lit et vite. |
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Mardi 22 mai 2001.
La journée commence mal. L'ordinateur de Thérèse se met en rade
à cause de batterie morte et de mon alimentation dont le fusible
pête juste au mauvais moment. Résultat on court pour trouver une
disquette de Fire Recordery mais impossible de tomber sur ce genre
de truc à St Thomas. Nous envoyons des emails, plus des coups de
téléphone puis finalement vers 16 h 30 nous rentrons au bateau.
Il faut s'activer car le départ est prévu pour la fin d'après-midi.
Thérèse me prépare un déjeuner slash-dîner à 16 h 30, quand je réalise
que la marina ferme sûrement à 17 h.
Branle-bas le combat pour arriver avant la fermeture et effectuer
le plein d'eau. Eh oui, il faut négocier pour obtenir l'eau car
il est 17 h pile quand je mets pieds au quai.
Enfin on l'a quand même notre eau ainsi que de la glace pour Thérèse.
(J'en profite aussi bien sûr !!).
Départ 17 h 30, la destination c'est les Bahamas. Terrain
totalement inconnu pour moi. Nous y serons dans 5 jours, si tout
se passe bien.
23 h 35. Je m'installe tout doucement dans une routine que
je connais bien maintenant. Tout le monde dort (Thérèse et le chat
!), moi je veille, la navigation, le bateau, les rails, les cargos.
Je savoure cette indépendance, cette liberté de mouvements fantastique
qui m'emmène de pays en pays, de ville en ville, d'amis en amis.
J'ai dû tremper le chat dans l'eau cette nuit, car il ne prend
décidément pas conscience du danger qui le guette autour du bateau.
Puis je le lave au shampoing histoire de rentabiliser la trempette
nocturne. Il ne gueule même pas. Il se sent tellement en confiance
que ça ne lui traverse pas l'esprit qu'il s'agit en fait d'une leçon
de vie, au contact d'une mort possible omniprésente même pour moi
! Alors me revoilà seul, face au cahier. Le bateau roule comme d'habitude.
Je suis sous-génois tangonné et le vent est assez faible, peut-être
10 nœuds. Je vois la côte de Porto-rico sur mon bâbord. Un endroit
que je prendrai le temps de connaître une autre fois. La nuit se
passe comme d'habitude dans les coins fréquentés. Je veille beaucoup.
03 h 30. Le ciel s'assombrit. Je décide de bien réduire le
génois. J'ai à peine terminé que les premières gouttes arrivent
de leur altitude. Je ferme tout ainsi que la descente. Des trombes
d'eau s'abattent sur le bateau mais il est prêt, malgré le vent,
pas besoin de sortir. Tout va bien. |
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Mercredi 23 mai 2001.
06 h 50. J'espace les tranches de sommeil. Thérèse est malade
et le restera jusqu'à tard dans l'après-midi. La mer s'est formée
le vent est moins clément (force 5 environ). J'ai mis la ligne à
l'eau de bonne heure mais là encore je n'ai aucun succès.
13 h 00. Je vois une grande dorade coryphène à la poursuite
de poissons de surface. Elle décolle et me présente son beau corps
bleu argenté. Elle ne s'intéresse même pas à mon poulpito !!
17 h 00. Thérèse va mieux et me prépare un bon dîner à base
de légumes à peine sautés. Délicieux.
19 h 30. Après le dîner, le mal de mer revient pour Thérèse.
J'ai réduit mon génois tangonné. La nuit s'annonce bien malgré les
mouvements incessants du bateau, de gauche à droite et de droite
à gauche. Ca roule tellement que Thérèse cette fois-ci éprouve des
difficultés à se réadapter à la vie en mer. Pour le chat, pas de
problème. Je suis même obligé de fermer la descente pour l'empêcher
d'aller sur le pont. La mer est traîtresse pour un jeune chat inexpérimenté
et surtout curieux de tout. La nuit se passe sans particularité.
Je me suis remis dans le bain des tranches de sommeil. |
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Jeudi 24 mai 2001.
J'ai modifié la ligne en remplaçant la planchette chinoise (ou japonaise
je ne sais plus !) par un plomb. Je l'installe vers 6 h 30 du matin.
La mer est devenue belle aujourd'hui, j'ai empanné le tangon et
ai pu envoyer la grand voile car le vent est passé au Sud-est. Thérèse
semble sortir de son mal de mer chronique.
12 h 40. Déjeuner avec du riz super bon concocté par le
chef et des cookies pour le dessert. La ligne ne donne toujours
rien, alors en fin d'après-midi je rajoute des poulpitos pour former
un banc !!! On verra.
21 h 15. Me voici encore seul face à la nuit. Thérèse dort
ainsi que le chat. Rien de passionnant à raconter. Plus tôt dans
l'après-midi, nous avons discuté de mon fils et de la forte tendance
qu'ont les femmes à se comporter comme des putains contemporaines.
Si j'avais gagné 50 000 F par mois, et que nous avions habité un
200 m 2 à Paris, Stacy serait sans doute restée avec moi comme beaucoup
d'autres qui ont la chance de se marier avec des fournisseurs plus
performants que moi. C'est triste mais c'est comme ça. La nuit se
déroule comme d'habitude, avec mon pote le minuteur et le chat qui
vient me rendre visite parfois. |
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Vendredi 25 mai 2001.
La nuit s'est très bien déroulée avec très peu de vent. Ce matin,
le vent est stable au Sud donc plein travers. Je renvoie la grand
voile avec le génois toujours sur son tangon. La ligne est à l'eau
mais sans aucun succès.
10 h 00. Thérèse s'asperge d'eau de mer que je lui verse
avec le bidon noir. Puis, j'installe un cordage à l'arrière et me
lave à mon tour. Mais cette fois-ci, je traîne à la poupe avec délice.
Quelle superbe façon de se laver. Je remonte, me savonne et hop,
de retour à la traîne. Le chat qui me suit partout veut venir dans
l'eau mais je l'asperge de façon à l'en dissuader, ça marche !
12 h 00. Nous cuisinons ensemble des pommes de terre pour
une salade. Les discussions vont bon train.
15 h 00. La mer se reforme et le vent se renforce plein arrière.
19 h 00. Je suis obligé de réduire car la mer est trop dure et le
vent pousse trop sur le génois totalement déroulé.
20 h 00. Nous mangeons une soupe délicieuse, décidément
c'est le grand luxe culinaire lorsque Thérèse est à bord. Elle a
retrouvé sa bonne humeur car le mal de mer la laisse tranquille.
22 h 00. J'écris ces mots seuls, tout le monde dort. Le
bateau est pas mal chahuté à cause du roulis. J'ai reçu une vague
sur le cockpit, y avait longtemps. Encore 150 miles à parcourir
avant Great Inagua où j'ai décidé de me rendre. Cette île sera la
première des Bahamas que nous découvrirons. Le coucher de soleil
était magnifique. |
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Vendredi et samedi 25 et 26 mai 2001.
Pas d'événement extraordinaire. La navigation suit son cours. Mes
lignes de traîne ne ressemblent plus à rien. Elles arborent de pauvres
moignons d'hameçons.
Tout ce que j'accroche ce fait exploser par la taille décidément
hors normes de véritables monstres marins. |
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