BARCELONE - IBIZA

A Barcelone j’ai définitivement réparé (j’espère). Boulon monté au loctite plus contre écrou, rondelle anti-desserrage etc.,
le tout bloqué dans un bain d’époxy haute résistance. On verra à l’usage


Lundi 27 11 00

Tout le monde est reparti. Ils ont été formidables dans l’expression collective de leur amitié. J’ai été très touché. Ils rêvent tous du même genre de voyage. Un jour sera le bon pour eux aussi.
Une petite sieste vers 16 heures pour préparer ma navigation nocturne, puis je sors du port pour entrer dans la nuit vers Ibiza, cette fois seul.
Pourquoi Ibiza et pas une autre destination ? Parce je suis libre sur cette vaste étendue liquide, sur cet immense champs de possibilités, d’orienter mon cap ou bon me semble.
La vie peut être très simple quand on effectue les bons choix. Je regrette seulement de ne pas avoir suivi ce concept con comme la lune depuis le début.

18h18 Je suis au moteur en direction d’Ibiza cap 193. 135 miles à parcourir. La météo donne du Sud à Sud Ouest pour la nuit et la journée de demain. Pour l’instant c’est la pétole. Je suis sorti du port avec un sentiment d’inquiétude latent. Je pensais à l’arbre d’hélice et à la réparation qui, je l’espère, va tenir le coup. Mais l’inquiétude est une sorte de marée noire visqueuse qui se répand lentement pour paralyser tout ce quelle touche. Alors je m’inquiète aussi pour mes boulons de culasse qui se sont peut être desserrés ! A quoi le tour ? Bref je suis seul face à l’inconnue et quelque part, ça m’angoisse un chouilla même si je ne veux pas me l’avouer. Le trafic est intense au sortir du plus important port d’Espagne. Je dois faire attention

22h15 Mon premier dauphin est venu me rendre visite. Je suis allé sur le roof pour détendre la bordure de grand voile et là, je l’ai vu. Ou plutôt, j’ai suivi son sillage phosphorescent. On dirait une comète ondulante. Même la nuit, un dauphin c’est beau.

 
Mardi 28 11 00.

1h11 La pétole a changée de sens. J’ai arrêté le moteur et envoyé le génois en ciseaux avec la gv. Le vent force 0.0009 est plein arrière.

2h00
Je redémarre le Volvo.

4h00 Il y a des dauphins qui me tiennent compagnie. Depuis 1 heure du matin, je dors par tranches de 15 minutes, puis 20 minutes. Mais là je me retrouve au réveil un peu trop près d’un cargo. Donc je réduis à 15 minutes. Cette durée me semble être la bonne.

8h00 Arrêt du moteur et je prends un nouveau cap pour remonter au vent qui vient de s’établir au Sud Ouest. Cap 165. Vitesse 4.5 nœuds.

11h00
Je réduis le génois puis prends un ris dans la grand voile. Le vent est force 5. Vitesse du bateau au prés : 4.7 nœuds. J’ai du déféquer par dessus bord sur la plate-forme arrière en me tenant au portique car les toilettes ne fonctionnent pas tribord amure. C’était sport !

14h46 Après un petit somme (2 fois 20 minutes), je suis sorti et je viens de voir la côte Nord Ouest de Majorca. C’est un super moment de bonheur. D’autant, qu’enfin, le soleil daigne se montrer. Winnibelle taille sa route au prés serré. Dans quelques heures je virerai de bord pour revenir vers Ibiza là ou j’ai décidé de me rendre. Quel sentiment d’intense liberté.
Il me suffit de laisser aller le vagabondage de mon esprit pour aller ou bon me semble, grâce à Winnibelle et à quelques autres artifices administratifs...
Le vent est inchangé Sud Ouest force 4 à 5.

18h00 Le vent tombe complètement, me revoici au moteur. Il faudra que je change de stratégie car à ce rythme je vais consommer tout mon gasoil. Le jour je dois avancer à la voile et passer la nuit dans un mouillage sur la côte en attendant de trouver des vents plus constants à l’extérieur de la Méditerranée. Cap 213 direct vers port Ibiza.

20h00 Le vent se lève Sud Est donc travers par rapport à ma direction, enfin un vent sympathique. J’ai donc stoppé le moteur, non sans avoir nettoyé l’huile qui fuit du Volvo et qui s’accumule dans le fond. Force du vent 3 Beaufort. Extra !

22h00 Pétole, en avant le Volvo.

 
Mercredi 29

1h30
Le vent se lève de nouveau Sud Est 3 à 4. Vent de travers de nouveau, ça marche !

10h30
Reprise du moteur. Après une nuit fertile en vent portant, cela devait s’arrêter. Je navigue parallèle à la côte Est d’Ibiza.

15h15
Arrivée face à la plage après le port d’Ibiza vers le Sud. Je suis le seul sur un mouillage d’algues. Faudra ouvrir l’œil d’autant que je ne connais pas encore les capacités de mon mouillage tout neuf.

 
Jeudi 30 Journée off.

Dormi jusqu'à 8h30. J’ai regardé les cartes marines pour décider de la prochaine destination. Mais tout dépendra du vent, de sa force et de sa direction.
Après un lunch pas très copieux (soupe et un peu de saucisson) j’ai pris un coup de colère, arc-bouté comme un forcené sur la poignée de la pompe d’eau de mer.
Je t’ai démonté l’engin en l’insultant copieusement. Pour finir, je l’ai réglée en réduisant le diamètre de la pastille en caoutchouc que m’avait déjà installé Papa. Elle fonctionne comme un charme.
Ensuite je me suis attelé à la réduction des longueurs des filières qui, malgré les ridoirs à fond de course, pendouillaient lamentablement au niveau des winches.
Je me suis félicité tout seul de ce bon travail. Ensuite je suis allé en ville avec l’annexe et le petit moteur Seagull. J’ai trouvé un cybercafé pour échanger quelques E-mails.
J’ai passé le reste de l’après-midi à déambuler tranquillement en espérant secrètement qu’une jolie fille me tomberait dans les bras.
Hélas ! ce ne fut pas le cas.
Alors me revoilà à bord où je m’apprête à me coucher en préparation de la navigation de demain.
En résumé, Ibiza est certainement une île sympa en été quand ça grouille de gens pas toujours très conventionnels.
Je n’ai pas eu le temps de rencontrer grand monde à part le gérant à tête d’homosexuel du cybercafé.

Pendant que je tapais mes textes, j’entendais un français derrière moi s’exprimant d’une voix tellement féminine (avec le gérant ça fait deux au même endroit !) que je n’ai pas pu m’empêcher de rire intérieurement à l’image de ce petit PD se faisant enfiler comme un phoque par derrière et puis pourquoi pas par devant pour varier les plaisirs ! J’en ai rencontré un en allant chercher la météo au club nautique du port, je l’ai croisé, il a fixé son regard bovin sur le mien certainement fuyant à ce moment là. Il m’a gratifié d’un sourire crétin du style du mec qui attend qu’on lui écarte le trou du cul en guise de « Bonjour comment tu vas ? » C’est comme à San Francisco dans ce bled. Il t’en sort de tous les coins de rue. Mais nom d’une pipe ! Qu’est ce qu’ils ont à aimer se les faire entre eux....les pipes ! Moi qui espérais rencontrer une gentille jolie fille, c’est raté. Mais faut pas s’inquiéter, ils ne doivent pas se rater par ici. En été il vaut mieux raser les murs, de préférence de dos. On ne sait jamais, une « torpipe » perdue ! !









































Haut de page
Voir la carte